tectonique des plaques (ou tectonique globale) Hypothèse solidement étayée aujourd’hui, selon laquelle la partie superficielle de la Terre (lithosphère) est formée de plaques rigides d’une centaine de kilomètres d’épaisseur, flottant sur l’asthénosphère déformable. Ces plaques sont constituées d’une partie du manteau supérieur surmontée, suivant les cas, de croûte continentale ou océanique Dans ce dernier cas, elles peuvent disparaître par plongement (subduction) au niveau des fosses océaniques, et se renouveler (accrétion) par apports volcaniques au droit des dorsales océaniques. La différence essentielle entre la dérive des continents de A. Wegener et la tectonique de plaques est que, pour la première, les continents sialiques étaient supposés se déplacer sur leur substratum simique (comme des bateaux sur l’eau), alors que dans la seconde, les continents se déplacent de concert avec les fonds océaniques (comme des morceaux de bois pris dans une banquise) l’ensemble flottant sur l’asthénosphère. On distingue trois sortes de limites entre les plaques :
1- zone d’accrétion (ou d’expansion) océanique, qui se situent au niveau des dorsales océaniques. Elles sont marquées par une importante anomalie thermique positive, corrélative d’une remontée de l’asthénosphère à leur aplomb. On considère ces zones comme des régions de production de croûte océanique ce qui se manifeste au fond de l’océan, dans le rift, par un volcanisme basaltique avec épanchement de laves en coussins (pillow lavas) : ce phénomène s’appelle l’accrétion océanique. Les nouvelles laves s’écartent progressivement de part et d’autre du milieu du rift, immédiatement remplacées par d’autres laves plus jeunes, de telle sorte que le fond océanique évoque un double tapis roulant à mouvement centrifuge. Au moment de leur refroidissement, les laves fossilisent le champ magnétique par thermorémanence le fond sousmarin montrera ainsi des anomalies magnétiques allongées parallèlement à chaque dorsale, et correspondant aux différentes périodes où il s’est créé. Cela permet de reconstituer la position des plaques à l’époque . Au cours de l’écartement de la dorsale, la plaque océanique nouvellement créée, se refroidit, s’épaissit, devient plus dense, et par conséquent déprime l’asthénosphère: il se produit ainsi une subsidence du fond océanique. D’autre part, elle se recouvre de sédiments qui, bien entendu, ne peuvent être plus anciens que la croûte océanique elle-même (son âge étant défini par le moment où elle s’est formée au niveau de la dorsale), ce qui est confirmé par les sondages.
2-. zone de subduction. Il arrive un moment où, probablement par suite de son alourdissement, la plaque à croûte océanique se met à plonger dans l’asthénosphère : c’est la subduction qui se produit généralement, mais non obligatoirement, à la limite d’une croûte continentale qui, plus légère, reste en surface. À cette subduction, sont liés un certain nombre de phénomènes :
a-. le creusement, le long de la zone de subduction d’une dépression allongée, correspondant à une fosse océanique, marquée par une anomalie isostatique négative importante ;
b-. la production de séismes par frottements ou relaxations le long du plan de subduction. La surface où se situent ces foyers sismiques est appelée plan (ou zone) de Benioff. La profondeur de ces foyers a une limite de l’ordre de 700 km, que l’on estime correspondre à celle où la plaque lithosphérique se résorbe au sein de l’asthénosphère ; c-. la formation possible d’un prisme d’accrétion constitué d’un empilement d’écailles tectoniques formées de sédiments et de roches volcaniques, et plongeant sous le continent ; -d). un volcanisme andésitique situé à la verticale de la plaque plongeante ; e-. la possibilité de collisions intercontinentales produisant des édifices orogéniques.
3-. failles transformantes : Ce sont des limites entre plaques où il n’y a ni apport ni absorption de matière : il en résulte qu’elles sont parallèles au mouvement des plaques (lequel n’est pas forcément perpendiculaire aux dorsales), qu’elles guident en quelque sorte, ce qui nous le fait connaître sans ambiguïté. Elles peuvent relier, deux à deux, dorsales et zones de subduction.